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« Les parents doivent prendre conscience de leurs responsabilités.
Ils n’ont pas le droit d’inviter des esprits à s’incarner
s’ils sont incapables de se montrer à la hauteur de leur tâche.
J’en vois certains se conduire d’une façon tellement insensée
que je ne peux pas m’empêcher de leur demander :
« Mais enfin, est-ce que vous les aimez, vos enfants » ?
Alors, ils sont indignés : « Comment ? Si nous aimons nos enfants ?…
Évidemment nous les aimons –
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Eh bien, je ne le crois pas, parce que si vous les aimiez, vous changeriez d’attitude,
vous commenceriez à corriger en vous certaines faiblesses,
car elles se reflètent très négativement sur eux,
et eux-mêmes, plus tard, les feront peser sur leur entourage.
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Mettre des enfants au monde n’est pas uniquement une affaire personnelle, privée,
car de cet acte dépend chaque fois l’avenir de l’humanité.
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Voilà pourquoi ce ne sont pas d’abord les enfants qui me préoccupent, mais les parents.
Je veux leur faire comprendre qu’ils ne doivent pas mettre des enfants au monde
pour donner seulement issue à cet instinct atavique de procréation.
Cet instinct existe, bien sûr, en chacun, et il est indéracinable,
mais il doit être compris de manière plus consciente, plus spirituelle.
A la différence de l’animal qui ne fait que se reproduire,
l’homme a la possibilité de réaliser un acte véritable de création,
mais à condition d’y faire participer sa pensée, son âme, son esprit.
Toute création étant ce que les créateurs la font,
les créateurs peuvent s’améliorer, doivent s’améliorer
pour que leurs créations s’améliorent à leur tour.
C’est vrai pour la création artistique, et c’est vrai aussi pour la création des enfants.
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Maintenant, il reste encore un point essentiel à éclaircir.
On dit que l’homme et la femme créent des enfants.
Oui, mais en réalité, ce principe spirituel qui fait qu’un enfant est une créature vivante
– disons son âme –
ce ne sont pas les parents qui le créent.
Ils construisent seulement la demeure dans laquelle cette âme viendra habiter.
Sous prétexte qu’ils les avaient mis au monde, les parents – les pères surtout –
ont exercé pendant des siècles un droit de vie et de mort sur leurs enfants.
Quelle ignorance monstrueuse.
Dieu seul donne la vie,
car Dieu seul est maître de la vie, l
es parents ne font que la transmettre….
Cette question des enfants est très intéressante
et beaucoup plus profonde que vous ne le pensez.
En plongeant leur regard dans celui de leurs enfants,
les parents qui sont vraiment sensibles verront que ce sont des âmes venues d’ailleurs ;
elles ne sont que de passage,
ils ne savent ni qui elles sont ni d’où elles viennent.
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On ne peut pas créer une âme humaine, on ne crée que sa maison physique.
Le père et la mère peuvent donc être comparés encore à des entrepreneurs
auxquels on a confié la construction de la maison de l’âme;
cette maison est quelquefois un palais, un temple même,
mais plus souvent une baraque ou une masure.
Oui, les parents ne sont responsables que de la construction de la maison,
et d’après la qualité des matériaux physiques et psychiques
qu’ils peuvent faire entrer dans cette construction,
ils attireront une âme plus ou moins évoluée.
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Et c’est en cela qu’ils sont créateurs, grâce à cette possibilité qu’ils ont de travailler
non seulement sur la matière physique,
mais aussi sur la matière psychique dans laquelle une entité spirituelle viendra s’incarner.
Mais sur l’entité elle-même, ils n’ont aucun pouvoir
et elle peut repartir sans qu’ils sachent ni quand, ni pourquoi, ni où.
En effet, quelquefois cet enfant repart très vite.
Et justement, ce fait qu’il soit venu et reparti sans demander l’opinion de ses parents
prouve bien qu’ils ne sont rien d’autre que des gouvernants, des précepteurs.
S’ils se sont occupés de lui avec désintéressement et amour,
son âme leur sera éternellement reconnaissante et,
dans le monde invisible, elle reviendra souvent tourner autour d’eux
en leur apportant de splendides cadeaux.
Mais de toute façon, un jour ou l’autre l’enfant quitte ses parents
pour partir vivre sa vie indépendante.
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Un père et une mère ne sont que des associés
qui se chargent momentanément d’accueillir une âme et de veiller sur elle;
et pour pouvoir s’acquitter correctement de cette tâche,
ils doivent d’abord apprendre comment se considérer mutuellement,
comment agir l’un envers l’autre. »
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(O M Aivanov)
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